Elle me regarde la bouche tremblante et s’effondre en sanglots. Je la réconforte, lui tends un mouchoir pour sécher ses larmes. Après de longues minutes de lâcher prise, un deuxième mouchoir, sa joie revient. Elle articule : « Merci, vraiment merci ! Il y a si longtemps que j’attends ça ! » Elle vient de faire face à son juge intérieur qui bloquait sa plume depuis l’enfance : sa grand-mère la corrigeait violemment à la moindre faute de français. Alors, les devoirs la terrifiaient. Des décennies plus tard, la moindre commande de texte professionnel la clouait au lit avec migraine et diarrhée. Alors, elle m’a appelé.
Si vous saviez comme ce cas est fréquent. Alors, avec les années de métier, le terme d’écrithérapie est entré dans mes techniques d’écriture pour désigner l’épanouissement par la plume. Parce qu’un stagiaire s’épanouit plus qu’il ne se « développe ». Je muscle la motivation et la confiance en soi, à la rigueur… L’écrithérapie est donc un fruit qui a mûri durant des années de formation.
L’expression « développement personnel » sent bizarre
Il y a vingt ans, j’avais plus de cheveux et parlais de « développement personnel » sous l’influence du nombre. Mais l’expression me dérangeait : trop fonctionnelle, mécaniste, avec des relents d’idéologie robotique façon « gestion des ressources humaines », cette dernière expression étant issue de l’histoire sombre. Oui, rappelez-vous un petit brun moustachu et son entourage de gestionnaires méthodiques, qui avaient tendance à claquer des talons avec une raideur du bras droit. On a bien traumatisé les humains avec ça, en commençant par tordre l’usage des mots : la célèbre Amtsprache (langue administrative, qui déresponsabilise l’individu. Ach, z’est pas ma faute, ch’ai opéi aux ordres ! )
Eh oui, franchement, qui considère l’humain comme une ressource ? Voilà pourquoi j’utilisais à contrecœur le mot-clé « développement personnel », pour le robot qui référence nos pages internet. On développe un muscle, à la rigueur une vache à viande ou un arbre dans un langage d’exploitation (c’est le champ lexical de l’esclavage, vous avez vu. Tout à fait l’esprit d’un gestionnaire de camp qui loue sa force de travail à la journée. On ne s’épanouit pas trop, mais ça développe le chiffre d’affaires…). Il y a encore des coins du monde où l’on utilise le fouet pour rapporter de l’oseille au gérant du troupeau. Ailleurs, on fouette par l’abus de taxes et d’Amtsprache. Voilà, vous avez compris pourquoi je limite la sinistre expression « développement personnel » au référencement de mon site.
« Ta pédagogie m’a fait grandir »
Avec la maturité et ma barbe qui blanchit, j’ai humanisé la catégorie et parlé d’épanouissement, puisque c’est précisément de cela qu’il s’agit. Et comme l’épanouissement est évidemment personnel, j’ai éludé ce dernier mot. Oui, j’aime densifier le langage. Économie de mots pour servir la pensée.
Ce sont mes stagiaires qui m’ont dit s’épanouir avec ma pédagogie. Dans leurs évaluations en fin de formation, ils m’expriment leur reconnaissance en termes émouvants : « Ta pédagogie m’a fait grandir.
– Après coup, on se sent libéré, encouragé, très motivé.
– J’ai vraiment envie de me mettre à écrire maintenant.
– Je ne me sens plus le même grâce à toi, après ces trois jours. »
Et ma pédagogie peut même infuser dans la catégorie des stages professionnels, parce que c’est ma nature. Un exemple avec Delphine :
Voilà comment est née cette catégorie dans mon offre de formations. Avec en bas de page cette précision en Nota bene: « L’écrithérapie rassemble des techniques d’écriture non médicales pour le bien-être et l’épanouissement. Cette pratique douce ne remplace pas votre médecin. » Moi, j’accompagne vers votre potentiel, je suis un passeur. Chacun son métier.
En écrithérapie, chevauchez un cahier par votre plume
Cette pratique d’écriture invite à poser sur le papier ses émotions, souvenirs, difficultés, aspirations… L’accompagnement est réalisé par un professionnel : psychologue, thérapeute ou animateur d’ateliers.
En résumé, l’écrithérapie a pour objectifs de :
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Clarifier ses pensées et émotions
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Favoriser la compréhension de soi
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Débloquer des situations
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Accroître l’estime de soi
Concrètement, elle peut se pratiquer individuellement ou en groupe, et s’adresse à toute personne qui veut utiliser l’écriture pour explorer ses tripes et se transformer. Le terme « écrithérapie » est construit sur le modèle d’autres thérapies connues : l’équithérapie utilise le cheval comme médiateur du soin, l’arthérapie utilise les arts…
En écrithérapie, vous chevauchez un cahier par votre plume. Et si le cahier vous fait peur, que la plume ne parvient pas à prendre son envol, c’est que l’écrithérapie vous chuchote un petit message à l’oreille.